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Nigeria: 50 élèves kidnappés d'une école se sont échappés, 38 fidèles enlevés d'une église secourus
information fournie par AFP 23/11/2025 à 20:29

Des lits et des vêtements abandonnés dans un dortoir de l'école catholique Sainte Mary, à Papiri, dans l'ouest du Nigeria, le 23 novembre 2025, quelques jours après l'enlèvement de plus de 300 élèves et enseignants ( AFP / Ifeanyi Immanuel Bakwenye )

Des lits et des vêtements abandonnés dans un dortoir de l'école catholique Sainte Mary, à Papiri, dans l'ouest du Nigeria, le 23 novembre 2025, quelques jours après l'enlèvement de plus de 300 élèves et enseignants ( AFP / Ifeanyi Immanuel Bakwenye )

Au moins 50 des plus de 300 élèves enlevés vendredi dans une école catholique de l'ouest du Nigeria se sont échappés, tandis que 38 fidèles kidnappés récemment dans leur église ont tous été secourus par les forces de sécurité, a annoncé le président nigérian Bola Tinubu dimanche.

Au total, 303 élèves et 12 enseignants avaient été emmenés vendredi par des hommes armés non identifiés ayant attaqué l'école catholique mixte Saint Mary, située dans l'Etat du Niger, l'un des plus importants enlèvements de masse jamais perpétrés au Nigeria, pays ravagé par le phénomène.

Agés de huit à 18 ans, les garçons et filles enlevés à Saint Mary représentent près de la moitié de ses 629 élèves.

L'Association chrétienne du Nigeria (CAN) a annoncé dimanche que 50 élèves de l'école Saint Mary - située à Papiri, à environ 600 km au nord-ouest d'Abuja - s'étaient "échappés" entre vendredi et samedi et avaient depuis "retrouvé leurs parents".

Dans un post sur X, le président Tinubu s'est dit "heureux que 51 des élèves disparus de l'école catholique dans l'Etat du Niger aient été retrouvés".

Plus tôt dans la semaine, un autre groupe d'hommes armés avait pris d'assaut lundi un lycée de l'Etat voisin de Kebbi (nord-ouest) et enlevé 25 jeunes filles, dont l'une est parvenue à s'enfuir. Le lendemain soir, une église pentecôtiste d'Eruku, dans l'ouest du Nigeria, avait été attaquée en plein service, retransmis en direct en ligne: deux personnes avaient été tuées et un nombre indéterminé emmenés par les assaillants non identifiés.

- écoles fermées -

Le président Tinubu, qui avait annulé dans la foulée de cette série de violences ses engagements internationaux, notamment sa participation au sommet du G20 ce week-end à Johannesburg, a également annoncé que les forces de sécurité avaient libéré "les 38 fidèles" enlevés dans leur église de la congrégation locale de l'Eglise apostolique du Christ (CAC).

"Grâce aux efforts de nos forces de sécurité ces derniers jours, l'ensemble des 38 fidèles enlevés à Eruku, dans l'Etat de Kwara, ont été secourus", indique le chef de l'Etat, sans autre détail sur les auteurs présumés de l'attaque ou les circonstances dans lesquels les otages ont été secourus.

Près d'une semaine après, les 24 élèves enlevées dans l'Etat de Kebbi sont toujours portées disparues. Une source sécuritaire a confié que de potentiels lieux de détention avaient été localisés.

Un panneau montrant l'entrée de l'école catholique Saint Mary, le 23 novembre 2015 à Papiri, dans l'ouest du Nigeria ( AFP / Ifeanyi Immanuel Bakwenye )

Un panneau montrant l'entrée de l'école catholique Saint Mary, le 23 novembre 2015 à Papiri, dans l'ouest du Nigeria ( AFP / Ifeanyi Immanuel Bakwenye )

Cette nouvelle série d'enlèvements dans des écoles a entraîné la fermeture par précaution de nombreux établissements scolaires à travers le pays le plus peuplé d'Afrique (230 millions d'habitants), confronté à de multiples menaces.

Les autorités combattent depuis 2009 une insurrection jihadiste dans le nord-est du pays et font face à des bandes criminelles lourdement armées, appelées localement "bandits", qui ont intensifié ces dernières années leurs attaques meurtrières dans le nord-ouest et le centre, parfois accompagnées d'enlèvements pour obtenir des rançons.

- victimes musulmanes et chrétiennes -

Aucune des récentes attaques n'a été revendiquée.

Des élèves chargent leurs bagages devant une école publique de filles à Bwari, dans les faubourgs d'Abuja, le 22 novembre 2025, fermée par les autorités après plusieurs enlèvements de masse dans des établissements scolaires ( AFP / John OKUNYOMIH )

Des élèves chargent leurs bagages devant une école publique de filles à Bwari, dans les faubourgs d'Abuja, le 22 novembre 2025, fermée par les autorités après plusieurs enlèvements de masse dans des établissements scolaires ( AFP / John OKUNYOMIH )

Le Nigeria reste profondément marqué par un autre enlèvement de masse, celui de près de 300 jeunes filles par les jihadistes de Boko Haram à Chibok, dans l'Etat de Borno (nord-est), en avril 2014. Plus de dix ans plus tard, certaines d'entre elles sont toujours portées disparues.

Selon Aisha Yesufu, cofondatrice du mouvement #BringBackOurGirls (Ramenez nos filles) créé après ce terrible événement, les enlèvements continuent car "les autorités ne font rien".

"Ils sont plus intéressés par leur propagande" visant "à ne pas paraître inapte ou incompétent", a-t-elle affirmé à l'AFP.

Vendredi, le président américain Donald Trump avait réagi à ces récentes attaques en estimant que "ce qui se passe au Nigeria est une honte". Il a récemment menacé d'intervenir militairement au Nigeria, accusant les autorités nigérianes de "tolérer les meurtres de chrétiens" par des islamistes radicaux.

Les autorités d'Abuja ont estimé ces accusations "erronées" et nié toute "persécution religieuse systématique" au Nigeria, divisé de manière presque égale entre un nord à majorité musulmane et un sud majoritairement chrétien.

Les attaques dans le pays visent et tuent aussi bien des chrétiens que des musulmans, souvent sans distinction.

Samedi, 13 femmes et filles "toutes musulmanes" et âgées de 16 à 23 ans ont été kidnappées près de leurs fermes de l'Etat de Borno, selon Abubakar Mazhinyi, un édile local, ajoutant que la zone concernée se trouvait à 20 km d'une réserve naturelle devenue un sanctuaire jihadiste. L'un des femmes a été libérée après avoir affirmé à ses ravisseurs être mariée.

1 commentaire

  • 19:48

    Les prières ne seront malheureusement pas d’une grande utilité. Il faudrait des actions armées et déterminées.


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